Rue du Diorama
(CMCD-SG 001 2003)
 
Le traître
 
(paroles et musique : Sébastien G. Couture)
 
 
© Sébastien G. Couture, 2003 SOCAN 
 
     
Tu me racontes une histoire folle ;
On rit à gros éclats.
On est devant un verre, on rigole,
Puisqu’on est là pour ça.

Et tu me parles de cette fille
Qui t’a largué ce soir.
Tu dis que c’est rien mais ton oeil brille
Juste dans le coin, fais voir...

Oh ! c’est seulement de la fumée
Ou bien un rien dans l’oeil ;
Cette garce, tu l’as jamais aimée
Alors t’es pas en deuil !

T’as de la peine à n’en plus savoir
Comment cacher tout ça ;
Même un ami peut pas tout croire...
Souviens-toi de Thomas.

Puis tu racontes n’importe quoi,
Nos voyages, nos secrets,
Mais tu retournes à chaque fois
Mon couteau dans ta plaie.

Tu parles de moi comme d’un grand arbre,
D’un abri contre la pluie ;
Moi j’ai les yeux sous la table
Car je sais ce qui suit...

Dès que le soleil est là,
L’arbre fait de l’ombre partout
Et ça me saute à l’âme, tu vois,
Que je t’ai fait mal, c’est fou !

Tu n’comprends pas c’qui s’est passé ;
Tu n’savais pas hier
Que même un ami peut renier...
Eh ! souviens-toi de Pierre.

C’est toi qui paies le dernier verre,
Moi, je regarde ailleurs.
Une amitié, ça coûte cher ;
Je le comprends, j’ai peur.

Tu dis que tu n’en veux qu’à la vie,
« Lors trinquons à la mort ! »
En levant ton verre, tu me souries :
« Et aux copains d’abord ! »

Moi, je m’écrase dans mon fauteuil,
Je pense à cette belle
Que je t’ai prise, l’arme à l’oeil.
Valait-elle la chandelle ?

Je voudrais te voir me haïr ;
On a tué pour moins que ça.
Quand même un ami peut trahir,
Je me souviens...

Je voudrais te voir me haïr ;
On a tué pour moins que ça.
Quand même un ami peut trahir,
Je me souviens de Judas.
     
 
Café du Bourg-de-four, Genève
 
 
1er novembre 1994
 
     
© Sébastien G. Couture, 2003 SOCAN