Rue du Diorama
(CMCD-SG 001 2003)
 
On ne joue plus
 
(paroles et musique : Sébastien G. Couture)
 
 
© Sébastien G. Couture, 2003 SOCAN 
 
     
Elle m’avait dit : « Ne m’attends pas ce soir ;
Je rentrerai tellement tard
Que tu seras mort. »

Elle m’avait dit : « Ne m’attends pas ce soir ;
J’ai rendez-vous avec nulle part
Ou pire encore.

« Je t’abandonne au lit de tes remords ;
Qu’ils te tiennent froid lorsque tu dors,
Quand tu le peux.

« Quand tes cauchemars daignent passer l’éponge
Sur ta lâcheté, tes mensonges.
Que je t’en veux ! »

Elle m’avait dit :
« Mon avenir, maintenant, c’est pour jamais ;
Le temps est mort pour mes projets,
Mes lendemains.

« Je regarde ma vie qui fout le camp
Et je ris de mes vingt-cinq ans
Vécus pour rien.

« Un mur opaque a surgi devant moi,
Barrant ma route et au-delà
Il y a ma mort

« Que tes jeux aveugles, tes imprudences,
Ont réveillée pour qu’elle me danse
Par tout le corps.

« Tu m’as trahie de la pire des façons,
Par notre amour, nos abandons,
Sans le savoir.

« Je t’ai donné jusques à ma confiance,
Je m’ouvrais à toi sans défiance ;
Osant y croire.

« Mais monsieur avait ses soifs d’aventure
Tout en n’ayant pas l’envergure
D’être assez fort.

Dans les bras d’une autre, trop tentatrice,
Pour ses délices, prit quelques risques
Et a eu tort...

Tu as eu tort. »

Elle est partie mourir sa vie ailleurs,
Se battre pour une année, une heure,
Un jour en plus.

J e n’aurais jamais cru pouvoir tuer
Mais les règles ont tellement changé ;
On ne joue plus...

Et je suis seul au lit de mes remords
Qui me tiennent froid lorsque je dors,
Quand je le peux.

Quand mes cauchemars daignent passer l’éponge
Sur ma lâcheté, mes mensonges.
Que je m’en veux !
Que je m’en veux !
     
 
Paris
 
 
1995
 
     
© Sébastien G. Couture, 2003 SOCAN