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La Sophie

(paroles et musique : Sébastien G. Couture)
© Sébastien G. Couture, 1992 (SOCAN)

Il est des soirs qui pèsent comme un remords
Et des nuits qui vous étouffent sans bruit.
La peur qui chante ses refrains de mort
D’un coeur lassé de poursuivre la vie.
Le silence qui crie, seul comme un loup;
L’attente sans fin du profond oubli.
Puis la joie qui soudain m’a rendu fou
Le jour où la Sophie
Est venue dans mon lit.

Il est des pleurs qui n’osent plus s’enfuir;
La geôle est pleine de larmes étouffées.
Et cette peine qui voudrait bien fuir
Mais la faiblesse qui ne veut se montrer.
Se terrent les sanglots qui vous secouent;
Même la douleur se croit ensevelie.
Puis ma cage qui soudain s’ouvrit d’un coup
Le jour où la Sophie
Est venue dans mon lit.

Il est des joies qui rendent moins fébrile
Et des plaisirs qui vous font moins rêver;
Et le sourire semble trop facile
Quand n’arrive que ce qui doit arriver.
Toutes ces plages où les mains s’échouent
Chauffent moins la peau quand rien ne s’y lie.
Puis la vie qui soudain frôla ma joue
Le jour où la Sophie
Est venue dans mon lit.

Peut bien tomber le ciel
Et que brûle la mer!
Vie, crache donc ton fiel!
Plus rien ne m’est amer.
Et vous, pleurez, grincez,
Riez, jugez, grinchez
Puisque de toute façon
Tout ne m’est que chanson.

Vos pleurs me font sourire,
Vos rires me soutiennent
Et foin de vos soupirs!
Mais qu’à cela ne tienne;
Peut s’éteindre la vie
Et vous mourir d’envie
Maintenant que la Sophie
Est venue dans mon lit.

Maintenant que la Sophie
Est venue dans mon lit.

Québec, octobre 1992

 

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