Allez patron !
Le bar est plein de gens qui suent;
Je ne les vois plus mais je les sens.
Ils collent à moi comme des sangsues,
Me frôlent, me touchent, me chauffent le sang.
Le bar est plein de gens qui suent;
Je ne les vois plus mais je les sens.
Ils collent à moi comme des sangsues,
Me frôlent, me touchent, me chauffent le sang.
Une minute est morte depuis minuit.
La petite chambre est bien grande
Et il doit faire un peu plus froid;
Est-ce qu’il a neigé aujourd’hui?
C’est fou tout ce qu’on se demande.
Et mon coeur ne bat plus, je crois
Depuis minuit.
Par sa fenêtre, la nuit dernière,
Ma voisine montrait son gros derrière
À tous les gens de la cour en arrière
Et elle chantait…
Il est des soirs qui pèsent comme un remords
Et des nuits qui vous étouffent sans bruit.
La peur qui chante ses refrains de mort
D’un coeur lassé de poursuivre la vie.
À quoi sert de parler
Lorsque c’est pour rien dire,
Quand ce n’est que pour médire
Sans vraiment le penser.
Les mots sortent trop vite
Quand la tête est pas là;
On dit n’importe quoi
Puis la honte nous habite.
Hola! Vieil homme, regarde-moi,
Te souviens-tu quand, autrefois,
J’arrivais à peine dans ta vie
Et tout de suite l’on s’est souri.
On passait de folles journées
À se faire rire, à s’caresser.
On comptait pas parc’ que l’enfant
Que j’étais, t’avait sorti du temps.
Tes petits yeux qui me dévorent,
Me creusent la chair jusqu’aux os,
Et qui, tout à la fois, m’implorent
De te faire mal là où il faut.
Je suis assis près de la rivière
Sur une vieille planche pleine de poussière,
Sous une couverture qui me tient chaud.
Elle est là qui se serre, frileuse,
Un beau sourire, elle est heureuse;
J’pense qu’aujourd’hui il va faire beau…
J’étais un chiot abandonné
Vivant mais pas encore né
Dis-moi, t’en souviens-tu aussi
Quand tu m’avais ouvert ta vie?
Tu l’as rencontrée un soir
Que t’avais froid, qu’il faisait noir,
Et elle a su te réchauffer.
Tu n’avais cesse de lui parler
De tout ce qui te torturait
Et elle a bien su t’écouter.